I – Tout Savoir Sur l’Arthrose – Cette « maladie » articulaire
1. A retenir
En résumé, les études actuelles mettent en évidence l’importance des facteurs psychologiques et comportementaux dans la douleur et l’incapacité associée à des conditions telles que l’arthrose.
Les croyances sur la douleur, la kinésiophobie (peur du mouvement) et la perception de la douleur jouent globalement un rôle significatif dans la façon dont les patients ressentent leur douleur et gèrent leur mobilité. Il est essentiel de prendre en compte ces aspects dans l’évaluation et le traitement des patients.
Cela suggère également la nécessité de thérapies cognitivo-comportementales et d’interventions visant à modifier ces croyances pour améliorer la qualité de vie des patients souffrant de douleurs et présentant des signes d’arthroses.
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2. Tout savoir sur l’arthrose : introduction
a. Une maladie articulaire ou une évolution normale du cartilage
L’arthrose est un vieillissement normal et physiologique de l’articulation.
Elle se caractérise par la détérioration des cartilages au niveau des articulations, résultant en une usure de ces derniers.
Lorsqu’une douleur inflammatoire survient sur l’articulation touchée, on parle de crise arthrosique ;
L’arthrose peut toucher toutes les articulations du corps humain.
b. Est-ce que l’arthrose fait mal
Oui et NON.
Il faut savoir que notre corps est vraiment mauvais pour nous indiquer l’état de nos tissus. Je peux avoir très mal juste en me pinçant et je peux ne rien sentir après une fracture. C’est pareil pour l’arthrose.
c. Quels sont les symptômes de l’arthrose
- Douleur articulaire : La douleur est fréquente et peut varier en intensité.
- Raideur articulaire : Surtout ressentie le matin ou après l’inactivité, s’améliore avec le mouvement.
- Mobilité réduite : Difficulté à effectuer certains mouvements en raison de la douleur et de la raideur.
- Enflure articulaire : Parfois présente en raison de l’inflammation associée à la maladie.
- Crépitation : Craquements ou crépitements lors des mouvements articulaires, causés par le frottement des surfaces endommagées.
Ces symptômes peuvent varier selon la personne et le stade de la maladie.
Attention : Avoir des symptômes de ce type la ne veut pas dire avoir de l’arthrose !
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d. Qui a de l’arthrose
Absolument tout le monde. En effet, l’arthrose commence vers 20 ans et augmente selon l’âge.
e. Quels sont les facteurs de risque .
- Âge avancé : La prévalence de l’arthrose augmente avec l’âge.
- Sexe : Les femmes sont plus susceptibles de développer de l’arthrose que les hommes, en particulier après la ménopause.
- Hérédité : Il existe une composante génétique dans le développement de l’arthrose, avec des antécédents familiaux associés à un risque accru.
- Activité physique : Des niveaux d’activité physique élevés peuvent protéger contre l’arthrose, tandis de l’inactivité va être néfaste.
- Autres facteurs médicaux : Certaines conditions médicales, telles que le diabète, peuvent également être associées à un risque accru d’arthrose.
3. Quels sont les traitements de l’arthrose
a. Diagnostic de l’arthrose
Savoir diagnostiquer l’arthrose est simple, l’imagerie médicale permet de la mettre en évidence très rapidement.
b. Traiter les symptômes
Le traitement de l’arthrose vise à soulager la douleur, à améliorer la fonction articulaire et à ralentir la progression de la maladie. Voici quelques approches courantes :
- La thérapie Physique
- La thérapie Manuelle
- Les thérapies cognitivo-comportementales
- Revoir son hygiène de vie
- Traitement médicamenteux
- Chirurgie
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4. Conclusion
L’arthrose est caractérisée par la dégradation des cartilages des articulations, entraînant souvent des douleurs inflammatoires lors de crises arthrosiques.
Les études actuelles mettent en évidence l’importance des facteurs psychologiques et comportementaux dans la douleur et l’incapacité associées à des conditions comme l’arthrose et les affections de la colonne vertébrale.
Les croyances sur la douleur, la kinésiophobie (peur du mouvement) et la perception de la douleur jouent un rôle significatif dans la façon dont les patients ressentent leur douleur et gèrent leur mobilité.
Il est essentiel de prendre en compte ces aspects dans l’évaluation et le traitement des patients souffrant de douleurs à l’épaule et d’affections de la colonne vertébrale.
Des thérapies cognitivo-comportementales et des interventions visant à modifier ces croyances peuvent améliorer la qualité de vie des patients.
Les études révèlent que de nombreux résultats d’imagerie de maladies dégénératives de la colonne vertébrale sont présents chez les individus asymptomatiques, avec une augmentation de la prévalence avec l’âge.
Certains changements dégénératifs, comme la dégénérescence des facettes, sont associés au vieillissement normal plutôt qu’à des problèmes de santé nécessitant une intervention.
L’interprétation des résultats d’imagerie chez les patients présentant des symptômes de douleur dorsale doit prendre en compte la prévalence élevée de ces changements dégénératifs chez les individus sans symptômes.
En conclusion, il est crucial de considérer à la fois les aspects physiques et psychologiques dans l’évaluation et le traitement des patients souffrant de douleurs articulaires et de problèmes de colonne vertébrale, tout en reconnaissant que de nombreux changements dégénératifs sont courants chez les individus sans symptômes de douleur.
5. Sources
➡️ Bedson J, Croft PR. The discordance between clinical and radiographic knee osteoarthritis: a systematic search and summary of the literature. BMC Musculoskelet Disord. 2008 Sep 2;9:116.
Des études ont révélé une faible corrélation entre les symptômes cliniques et les résultats radiographiques de l’arthrose du genou. Cette recherche a exploré la prévalence de l’arthrose radiographique chez les adultes souffrant de douleurs au genou, et vice versa. Les résultats soulignent que la douleur au genou ne reflète pas toujours la gravité de l’arthrose visible sur les radiographies. De même, la présence d’arthrose radiographique ne garantit pas systématiquement des douleurs ou une invalidité associées au genou. Il est important de considérer ces résultats lors de l’évaluation des patients atteints d’arthrose du genou.
➡️ Harato K, Iwama Y, Kaneda K, Kobayashi S, Niki Y, Nagura T. Pain detect questionnaire and pain catastrophizing scale affect gait pattern in patients with knee osteoarthritis. J Exp Orthop. 2022 Jun 7;9(1):52.
Cette étude s’est penchée sur la manière dont la douleur ressentie par les patients atteints d’arthrose du genou influence leur démarche. Ils ont classé les patients en groupes en fonction de leurs réponses à des questionnaires sur la douleur. Les résultats révèlent que les patients qui éprouvent une douleur plus intense ont une façon de marcher particulière, avec une force d’appui au sol et un mouvement du genou différents. De plus, ceux qui ont une perception moins dramatique de leur douleur montrent une restriction de l’extension du genou pendant la marche. Ces conclusions soulignent combien il est important de comprendre la douleur pour mieux traiter l’arthrose du genou. Cela met en lumière des pistes pour adapter les soins en fonction de la manière dont chaque patient ressent sa douleur.
➡️ Baert IA, Staes F, Truijen S, Mahmoudian A, Noppe N, Vanderschueren G, Luyten FP, Verschueren SM. Weak associations between structural changes on MRI and symptoms, function and muscle strength in relation to knee osteoarthritis. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc. 2014 Sep;22(9):2013-25.
Cette étude a examiné les liens entre les anomalies structurelles décélérées par l’IRM et les caractéristiques cliniques de l’arthrose du genou. Ils ont évalué 87 femmes, dont 45 avaient des symptômes d’arthrose du genou. Les résultats ont montré des associations limitées entre les aspects structurels et cliniques. Par exemple, des anomalies au niveau du ménisque étaient davantage liées à des douleurs. Bien que l’IRM puisse fournir des informations sur certaines lésions, elle ne semble pas améliorer la compréhension globale de la douleur et de la fonction dans l’arthrose du genou. Cela suggère que d’autres approches pourraient être nécessaires pour influencer la douleur et la fonction chez les patients atteints d’arthrose du genou
➡️ Brinjikji W, Luetmer PH, Comstock B, Bresnahan BW, Chen LE, Deyo RA, Halabi S, Turner JA, Avins AL, James K, Wald JT, Kallmes DF, Jarvik JG. Systematic literature review of imaging features of spinal degeneration in asymptomatic populations. AJNR Am J Neuroradiol. 2015 Apr;36(4):811-6.
Cette étude a examiné l’incidence des changements dégénératifs de la colonne vertébrale chez des individus sans symptômes. Les résultats ont montré que ces changements sont fréquemment observés, et leur prévalence augmente avec l’âge. Par exemple, la dégénérescence discale est passée de 37% chez les individus de 20 ans à 96% chez ceux de 80 ans. Ces constatations entraînent que de nombreux changements dégénératifs sont liés au vieillissement normal et ne sont pas essentiellement associés à la douleur. Il est important d’interpréter ces résultats en tenant compte de l’état clinique global du patient.
➡️ Aydemir B, Huang CH, Foucher KC. Strength and physical activity in osteoarthritis: The mediating role of kinesiophobia. J Orthop Res. 2022 May;40(5):1135-1142.
Cette étude a examiné la relation entre la force musculaire, le niveau d’activité physique et la peur du mouvement chez des personnes souffrant d’arthrose du genou. Les résultats ont montré que des niveaux de force musculaire plus faibles étaient associés à une activité physique réduite. Cette relation était influencée par la peur du mouvement, mais pas par la douleur. En d’autres termes, la peur du mouvement semble jouer un rôle important dans la relation entre la force musculaire et l’activité physique chez ces patients. Il est donc crucial pour les cliniciens d’évaluer à la fois la force musculaire et la peur du mouvement pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles certains patients limitent leurs activités physiques.
➡️ Aykut Selçuk M, Karakoyun A. Is There a Relationship Between Kinesiophobia and Physical Activity Level in Patients with Knee Osteoarthritis? Pain Med. 2020 Dec 25;21(12):3458-3469.
Une étude sur 96 patients atteints d’arthrose du genou a révélé que la plupart d’entre eux présentaient des niveaux élevés de kinésiophobie (peur du mouvement) et de dépression, ainsi qu’un faible niveau d’activité physique. Les scores de douleur, de kinésiophobie et de dépression étaient plus élevés chez ceux ayant une forte kinésiophobie, tandis que la qualité de vie était meilleure chez ceux ayant une faible kinésiophobie. Ainsi, la simple gestion de la douleur ne suffit pas à réduire la peur du mouvement chez ces patients, suggérant l’importance d’intégrer des approches cognitivo-comportementales dans les programmes de traitement.
➡️McDougall, J. J. (2006). Arthritis and pain. Neurogenic origin of joint pain. Arthritis research & therapy, 8, 1-10.
Ce texte aborde l’importance de comprendre les douleurs arthritiques. Il examine les mécanismes neurophysiologiques à l’origine de ces douleurs, notamment lors d’inflammations. L’article souligne que malgré les progrès technologiques, des questions persistantes sur la variation de la douleur entre les patients et sur le lien entre la gravité des lésions et la douleur ressentie. Il suggère également que cibler directement la zone douloureuse peut permettre d’utiliser des doses de médicaments moins élevées et de réduire les effets secondaires. Enfin, il insiste sur l’importance de mener des études approfondies pour mieux comprendre les origines de la douleur articulaire.
➡️Sofat, N., Ejindu, V., & Kiely, P. (2011). What makes osteoarthritis painful? The evidence for local and central pain processing. Rheumatology, 50(12), 2157-2165.
Le texte explore la complexité de la douleur dans l’arthrose, indiquant que les lésions du cartilage ne sont pas la seule cause de cette douleur. D’autres facteurs tels que l’inflammation et les lésions osseuses peuvent également y contribuer. Il mentionne également une discordance entre la douleur ressentie et les changements articulaires observés chez les patients. Enfin, des études sur les mécanismes de perception centrale de la douleur sont en cours pour mieux comprendre ce phénomène.
➡️Dieppe, P. A., & Lohmander, L. S. (2005). Pathogenesis and management of pain in osteoarthritis. The Lancet, 365(9463), 965-973.
L’arthrose est un groupe de troubles liés à l’âge, caractérisés par la perte de cartilage dans les articulations synoviales. Elle est influencée par des facteurs génétiques et mécaniques. Bien que les lésions articulaires puissent entraîner des problèmes cliniques, la gravité de la maladie ne correspond pas toujours à la gravité des symptômes. C’est pourquoi l’étude de la douleur est aussi importante que celle des lésions. L’os sous-chondral et la synoviale peuvent provoquer des douleurs, et la sensibilisation neuronale peut aggraver la situation. Des facteurs psychosociaux jouent également un rôle dans la douleur. Une approche progressive de la prise en charge de l’arthrose est recommandée.
➡️Felson, D. T. (2005). The sources of pain in knee osteoarthritis. Current opinion in rheumatology, 175), 624-628
ette revue se concentre sur les mécanismes de production de douleur dans l’arthrose du genou. Elle met en évidence que la nociception, c’est-à-dire la perception de la douleur, est déclenchée par la stimulation des fibres nerveuses dans l’articulation et les tissus environnants. L’inflammation abaisse la tolérance à la douleur. Les zones contenant des fibres nociceptrices dans l’articulation du genou comprennent la capsule, les ligaments, la synoviale, les os et les ménisques. Les stimuli douloureux peuvent provenir de l’un ou de plusieurs de ces endroits chez les personnes souffrant de douleurs au genou. Il est important de noter que cette revue ne traite pas des aspects psychologiques de la douleur. Comprendre ces mécanismes complexes ouvrira la voie au développement de nouvelles approches thérapeutiques.
➡️Zhang, R. X., Ren, K., & Dubner, R. (2013). Osteoarthritis pain mechanisms: basic studies in animal models. Osteoarthritis and Cartilage, 21(9), 1308-1315.
Cette revue synthétise les recherches précliniques actuelles sur le développement de l’arthrose, une maladie complexe et douloureuse des articulations. Les études réalisées sur des modèles animaux d’arthrose du genou révèlent que la sensibilisation des récepteurs de la douleur au niveau périphérique et central joue un rôle essentiel dans la douleur arthrosique. Cela implique l’action de divers médiateurs chimiques, tels que les cytokines inflammatoires et les neuropeptides. De plus, des mécanismes supraspinaux, notamment la facilitation descendante des récepteurs 5-HT/5-HT3, semblent également contribuer à la douleur associée à l’arthrose. Ces découvertes offrent des perspectives prometteuses pour le développement de nouvelles approches thérapeutiques visant à soulager la douleur liée à cette affection.
➡️Chen, Y., Jiang, W., Yong, H., He, M., Yang, Y., Deng, Z., & Li, Y. (2020). Macrophages in osteoarthritis: pathophysiology and therapeutics. American Journal of Translational Research, 12(1), 261.
L’arthrose (OA) est une condition courante et invalidante caractérisée par la dégradation du cartilage, l’inflammation synoviale et des douleurs articulaires. Les macrophages, des cellules du système immunitaire, jouent un rôle crucial dans le développement de l’arthrose en produisant des substances inflammatoires. Cibler ces cellules pourrait être une approche prometteuse pour ralentir la progression de la maladie. Cependant, bien que les recherches progressent, il reste beaucoup à apprendre sur la biologie des macrophages dans l’arthrose et sur la manière de les cibler efficacement. Le développement de traitements sélectifs des macrophages pourrait offrir une nouvelle perspective thérapeutique pour l’arthrose. Plus d’études, à la fois sur des modèles animaux et dans des essais cliniques, sont nécessaires pour évaluer pleinement cette approche.
➡️Ji, R. R., Berta, T., & Nedergaard, M. (2013). Glia and pain: is chronic pain a gliopathy?. Pain®, 154, S10-S28.
La revue met en évidence le rôle crucial des cellules gliales dans la douleur chronique. Trois types de cellules gliales sont impliqués : les microglies et les astrocytes dans le système nerveux central, et les cellules gliales satellites dans les racines dorsales et les ganglions du trijumeau. Leur activation, associée à des changements biochimiques et morphologiques, joue un rôle majeur dans la sensibilité à la douleur. Les interactions complexes entre ces cellules et les neurones modulent la transmission des signaux nerveux, influençant ainsi la douleur chronique.
➡️Orlowsky, E. W., & Kraus, V. B. (2015). The role of innate immunity in osteoarthritis: when our first line of defense goes on the offensive. The Journal of rheumatology, 42(3), 363-371
Cette revue souligne que bien que l’arthrose soit une condition ancienne, sa cause exacte demeure peu claire. Elle n’est plus considérée simplement comme une usure, mais plutôt comme une condition influencée par des enzymes appelées protéases, où une inflammation légère mais chronique peut jouer un rôle dans le processus destructeur. Outre cela, des recherches suggérant que le système immunitaire inné, la partie la plus primitive de notre système immunitaire, pourrait être impliqué. Des composants spécifiques de ce système, tels que les macrophages synoviaux et le système du complément, ont été étudiés dans des modèles animaux d’arthrose. Cette revue offre un aperçu sélectif de ce domaine en constante évolution. La compréhension de ces mécanismes pourrait conduire à l’identification de sous-groupes de patients et présente à de nouvelles thérapies pour lutter contre l’arthrose.