Combien de temps dure une hernie discale ?
1. Les symptômes d’une hernie discale
a. Définition
Qu’est-ce qu’une hernie discale ?
La hernie discale est une protrusion du disque intervertébral pouvant parfois comprimer des tissus environnants (nerfs, ligaments…)
Idée reçu : Elles ne sont pas systématiquement en lien avec un évènement traumatique (choc, port de charge, musculation, sport…)
Ce sont majoritairement des facteurs environnementaux et génétiques (sédentarité, tabac, diabète…)
b. Symptômes
Premièrement, il faut comprendre qu’une hernie discale n’est PAS forcément douloureuse. Il est très dur de connaitre l’origine d’une douleur et les symptômes d’une hernie discale varient très souvent.
Si la pathologie ne touche pas de nerf
Alors il est très dur de dire si la souffrance provient du disque ou d’une structure environnante. Il faudra donc l’appréhender comme une n’importe quelle douleur.
Si votre hernie discale touche un nerf
Exemple : Compression du nerf sciatique, cela peut provoquer des irradiations le long du nerf affecté, provoquant des douleurs dans les bras ou les jambes. Les symptômes peuvent varier en fonction de la localisation de la hernie discale et de la pression exercée sur les nerfs environnants. Les patients peuvent ressentir des engourdissements, des picotements, une faiblesse musculaire ou une diminution de la sensibilité dans les zones innervées par les nerfs touchés.
La taille et la gravité de la hernie ne sont pas corrélées aux symptômes, une petite peut faire mal tandis qu’une grosse peut être sans douleur.
2. Diagnostiquer les hernies discales
Le diagnostic d’une hernie discale se fait principalement à partir de l’examen clinique du patient, en évaluant la nature et la localisation des symptômes, notamment les douleurs et les pertes de sensibilité éventuelles. Les examens d’imagerie comme la radiographie, le scanner ou l’IRM ne sont généralement pas nécessaires dans un premier temps, sauf si le traitement initial ne soulage pas les symptômes après quelques semaines. Ces examens ne sont pas systématiques en raison de leur coût et du fait que les résultats ne sont pas toujours corrélés aux symptômes ressentis. Parfois, un électromyogramme peut être réalisé pour mesurer la vitesse de conduction nerveuse le long des nerfs et détecter une compression nerveuse causée par une hernie discale.
En résumé, l’examen clinique permet de suspecter une hernie discale mais seul l’imagerie peut l’affirmer à 100%.
3. Quelles sont les causes et facteurs de risque
Dans la plupart des cas, les causes d’une hernie discale sont multiples.
La douleur de hernie discale dépend de chacun et des facteurs bio-psycho-sociaux (cf : image). Les chocs, la pression sur le disque, les mouvements à risque, .etc… ne sont pas systématiquement problématiques. L’apparition d’une hernie discale est majoritairement génétique.
3. Combien de temps dure une hernie discale ?
Une hernie discale peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois, en fonction de sa gravité et de la réponse au traitement. Dans environ 90% des cas, une hernie discale guérit spontanément en 4 à 6 semaines environ, mais parfois cela peut prendre plus de temps.
Quelques chiffres sur les résorptions :
- les hernies séquestrées (96%)
- les hernies extrudées (70%),
- les protrusions (41%)
- les bombements (13%).
En résumé, cela montre que certaines hernies discales peuvent guérir naturellement avec un traitement conservateur, surtout les plus sévères.
4. Traiter les douleurs et soigner une hernie discale lombaire
a. Séance de kinésithérapie
Les séances de kinésithérapie pour hernie discale sont souvent recommandées dans le cadre du traitement de cette condition. Cela permet une potentielle disparition plus rapide. Le kinésithérapeute peut proposer des exercices physiques qui sont le plus efficace afin d’éviter que les muscles ne soient trop douloureux autour de la zone. De plus, la contrainte progressive sur les disques intervertébraux permet de les renforcer et d’éviter la récidive de la hernie.
b. La Place de l’ostéopathie dans tout ça ?
Aujourd’hui, l’ostéopathie ne permet pas d’accélérer la guérison d’une hernie discale.
Cependant le rôle d’un bon ostéopathe est de soulager les douleurs par différents outils (thérapie manuelle, exercice thérapeutique, education thérapeutique, la réorientation médicale..)
si vous souffrez d’une hernie, alors un ostéopathe bien formé pourra prendre en charge afin de diminuer les symptômes. Cela n’empêche pas de consulter son médecin ou un kiné.
En cas d’hésitation, de questions, n’hésitez pas à contacter Alexandre Zmitrowicz Ostéopathe par message ou par téléphone.
c. Médicaments
Pour vous aider à soulager la douleur, le médecin peut vous prescrire des antalgiques (ne vous pas accélérer la guérison et ne sont pas indispensable), il peut être nécessaire de prendre des AINS (anti-inflammatoires) dans les cas d’inflammation, des corticoïdes (très spécifique) voire infiltration dans les cas d’échec précédents. En cas de symptômes persistants, il est important de consulter votre médecin.
5. Chirurgie : Traitement chirurgical sur une hernie discale lombaire
L’intervention chirurgicale peut être envisagée en cas de perte neurologique irréversible par traitement précédent.
6. Ce qu’il faut retenir
- Une hernie discale se résorbe toute seule dans la plupart du temps.
- Ce n’est pas une fatalité pour votre dos.
- Les charges lourdes ne sont une cause majeure.
- Les symptômes seront différents selon la personne.
- Il faut continuer de bouger.
7. Sources
➡️ Battié MC, Videman T, Levälahti E, Gill K, Kaprio J. Genetic and environmental effects on disc degeneration by phenotype and spinal level: a multivariate twin study. Spine (Phila Pa 1976). 2008;33(25):2801-2808.
Cette étude sur des jumeaux visait à comprendre l’impact de la génétique sur les problèmes de dos, comme la dégénérescence des disques. Les résultats ont montré que les gènes ont une influence importante sur ces problèmes, mais qu’ils varient selon le type de problème et l’endroit dans le dos. Par exemple, la décoloration des disques et les hernies discales sont souvent influencées par les mêmes gènes. Cependant, les gènes et l’environnement jouent différemment selon que le problème se situe dans le haut ou le bas du dos. Cela suggère qu’il est important de considérer séparément ces zones lors de la recherche sur les causes des problèmes de dos.
➡️ Tai A, Zhu M, Qilimuge H, et al. Genetic polymorphisms of IL1RN were associated with lumbar disk herniation risk in a Chinese Han population. Mol Genet Genomic Med. 2020;8(6):e1247.
Cette étude examine la relation entre certaines variations génétiques (SNP) dans le gène IL1RN et le risque de hernie discale lombaire (LDH) chez les Chinois Han. Les chercheurs ont recruté 498 patients atteints de LDH et 463 personnes en bonne santé, constatant que trois SNP (rs17042888, rs315919 et rs3181052) étaient associés à un risque réduit de LDH, en particulier chez les personnes de plus de 50 ans. Ces résultats suggèrent que ces variations génétiques pourraient jouer un rôle protecteur contre la LDH, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces conclusions.
➡️ Boos N, Weissbach S, Rohrbach H, Weiler C, Spratt KF, Nerlich AG. Classification of age-related changes in lumbar intervertebral discs: 2002 Volvo Award in basic science. Spine (Phila Pa 1976). 2002;27(23):2631-2644.
Cette étude examine comment le disque entre les vertèbres lombaires vieillit. Les chercheurs ont analysé des échantillons de disques provenant de personnes de différents âges, en regardant les changements sous le microscope. Ils ont créé un système pour classer ces changements et ont montré qu’il était fiable. Leurs résultats suggèrent que la diminution de l’approvisionnement en sang au disque commence à causer des dommages dès la vingtaine. Ce système de classification pourrait aider à comprendre comment le disque vieillit.
➡️ Chiu CC, Chuang TY, Chang KH, Wu CH, Lin PW, Hsu WY. The probability of spontaneous regression of lumbar herniated disc: a systematic review. Clin Rehabil. 2015;29(2):184-195.
Cette étude a examiné la possibilité de guérison spontanée des hernies discales lombaires sans chirurgie. Ils ont analysé des recherches antérieures et ont découvert que les hernies séquestrées ont le plus de chances de guérison spontanée (96%), suivies des extrusions (70%), des protrusions (41%) et des bombements (13%). De plus, 43% des hernies séquestrées et 15% des extrusions se sont complètement résorbées sans intervention chirurgicale. En résumé, cela montre que certaines hernies discales peuvent guérir naturellement avec un traitement conservateur, surtout les plus sévères.
➡️ Zhong M, Liu JT, Jiang H, et al. Incidence of Spontaneous Resorption of Lumbar Disc Herniation: A Meta-Analysis. Pain Physician. 2017;20(1):E45-E52.
Une étude a examiné l’incidence de la résorption spontanée après un traitement conservateur de la hernie discale lombaire (HDL). Les chercheurs ont mené une méta-analyse et une revue systématique d’études de cohortes, analysant les données de 11 études. Ils ont constaté que l’incidence globale de la résorption spontanée après HDL était de 66,66%. Au Royaume-Uni, l’incidence était plus élevée, à 82,94%, tandis qu’au Japon, elle était légèrement plus basse, à 62,58%. Bien que l’étude ait ses limites en raison du nombre limité de sources de données disponibles, elle suggère que le traitement conservateur pourrait devenir le premier choix pour la HDL, soulignant le besoin de recherches supplémentaires à grande échelle pour mieux comprendre ce phénomène.
➡️ Brinjikji W, Luetmer PH, Comstock B, Bresnahan BW, Chen LE, Deyo RA, Halabi S, Turner JA, Avins AL, James K, Wald JT, Kallmes DF, Jarvik JG. Systematic literature review of imaging features of spinal degeneration in asymptomatic populations. AJNR Am J Neuroradiol. 2015 Apr;36(4):811-6.
Cette étude visait à estimer la prévalence des conditions dégénératives communes de la colonne vertébrale dans différents groupes d’âge en examinant des études d’imagerie chez des individus asymptomatiques. Trente-trois articles portant sur 3110 individus asymptomatiques ont été analysés. La prévalence des anomalies dégénératives telles que la dégénérescence discale, la protrusion discale et la fissure annulaire augmentait avec l’âge, allant de 37% à 96% pour la dégénérescence discale et de 19% à 29% pour la fissure annulaire selon les groupes d’âge. Ces résultats suggèrent que les changements dégénératifs de la colonne vertébrale sont courants chez les individus asymptomatiques, surtout avec l’âge. Cela souligne l’importance d’interpréter les résultats d’imagerie dans le contexte de l’état clinique du patient.
➡️ Martinez-Calderon J, Filip Struyf, Mira Meeus, Alejandro Luque-Suarez ; The association between pain beliefs and pain intensity and/or disability in people with shoulder pain: A systematic review, Musculoskeletal Science and Practice, Volume 37, 2018 (29-57).
Cette étude examine le lien entre les croyances sur la douleur et l’intensité de celle-ci ainsi que l’incapacité chez les personnes souffrant de douleur à l’épaule. Ils ont trouvé que des niveaux élevés de catastrophisation de la souffrance et de la kinésiophobie sont associés à une douleur intense et à une incapacité, tandis que des niveaux élevés d’attentes de guérison et d’auto-efficacité sont liés à une douleur moins intense et à une meilleure capacité fonctionnelle. Les résultats suggèrent que les croyances sur la douleur peuvent prédire l’évolution de celle-ci et de l’incapacité à l’épaule, mais des études de meilleure qualité sont nécessaires pour confirmer ces conclusions.
➡️ Cannata F, Vadalà G, Ambrosio L, Fallucca S, Napoli N, Papalia R, Pozzilli P, Denaro V. Intervertebral disc degeneration: A focus on obesity and type 2 diabetes. Diabetes Metab Res Rev. 2020 Jan;36(1):e3224.
L’obésité et le diabète de type 2 sont des maladies courantes qui peuvent entraîner des problèmes de santé graves. Elles sont souvent liées à des douleurs lombaires causées par la dégénérescence des disques intervertébraux. Cette dégénérescence se caractérise par une perte de hauteur et une déshydratation des disques, ce qui provoque des douleurs dans le bas du dos. Des études ont examiné comment ces maladies contribuent à cette dégénérescence, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux traitements potentiels.